En Février dernier avait eut lieu à la Piscine une réunion pour réfléchir à un projet d’habitat mobile, en lien avec l’hébergement d’urgence. Un projet de reconversion de conteneurs maritimes avait été proposé par le collectif d’architectes ESCA, ayant déjà expérimenté la question à La Place et souhaitant poursuivre leur recherche.
Aujourd’hui ce projet est en bonne voie puisque les quatre acteurs principaux (ESCA, l’AREPI, ARPENTEURS et CRAterre) travaillent actuellement à la préparation du chantier qui débutera en Septembre 2012.
Ce projet nécessite un croisement disciplinaire et une collaboration d’acteurs différents pour prévoir tant le déroulement du chantier mais aussi le fonctionnement futur de ces unités d’habitation mobiles.
Pour ce faire, le projet s’inscrit dans un processus participatif, et dans une logique d’insertion avec l’aide de l’AREPI.
- proposer une solution d’habitat temporaire et digne pour les personnes dont le profil
ne correspond pas aux dispositifs existants
- favoriser l’insertion des publics en difficulté d’insertion sociale en valorisant leur
participation et en encourageant le croisement des différents acteurs
- proposer un complément à l’offre d’hébergement d’urgence insuffisante et/ou inadaptée
- concevoir des unités d’habitat mobiles pouvant se combiner avec l’occupation temporaire
de terrains vacants
- limiter l’impact environnemental au maximum
Un chantier d’insertion
Il s’agit d’inscrire l’aménagement des 4 containers maritimes en unités d’habitat mobiles dans le cadre d’un chantier d’insertion conduit par l’Arepi, avec les personnes en placement à l’extérieur. Le chantier se déroulera sur le site de La Piscine (terrain mitoyen). Cela permettra des échanges et des liens avec le réseau d’acteurs de la Piscine mobilisés par les questions d’habitat pour les plus précaires. Si cette première phase du projet est concluante, l’enjeu sera de le poursuivre pour aménager d’autres unités d’habitat mobile.
Un chantier solidaire
Pour l’Arepi, faire participer des personnes en aménagement de peine à un chantier
d’insertion solidaire tel que celui-ci est très pertinent; le fait de construire un logement qui sera utile pour soi ou pour d’autres est valorisant, et prend tout son sens dans le cadre du travail mené par l’Arepi avec ces personnes sur le thème de la réparation.
Des unités d’habitat mobile pour l’hébergement des plus démunis
Les unités d’habitat mobile ainsi aménagées viendront compléter l’offre de places en
hébergement d’urgence pendant la période hivernale (de novembre à mars). A l’heure actuelle, l’Arepi loue une dizaine d’algecos pour chaque période hivernale, dont la qualité d’hébergement est nettement moins bonne que celle de containers maritimes aménagés. Plusieurs pistes sont en cours de réflexion pour exploiter ces unités d’habitat pendant le reste de l’année.
Mobilité et impact environnemental minimum
La clé de ce projet est dans la mobilité de ces unités d’habitat, conçues dès le début
pour être facilement transportables. Dans un deuxième temps du projet (printemps), l’enjeu sera de travailler à l’autonomie énergétique des unités construites notamment pour s’affranchir des réseaux (électricité, eau, évacuation, etc).
Pendant la période hivernale, les unités d’habitat mobile seront installées sur un des
terrains vacants existants sur l’agglomération grenobloise, mis à disposition par l’EPFLde l’agglomération grenobloise.
Le projet sera globalement conçu de manière à limiter au maximum l’impact environnemental de ces unités d’habitat mobile, tant dans la démarche que dans le choix des matériaux et des solutions techniques concernant l’aménagement des containers: récupération de matériaux, travail sur l’autonomie énergétique de ces modules.
Le projet intègre l’utilisation de containers maritimes en fin de vie, pour détourner
ces objets industriels d’une filière de recyclage très énergivore, mais aussi la
récupération d’autres matériaux (isolant, bois…) pour réduire les coûts du projet et l’impact environnemental.
Choix techniques
L’intérêt du container est multiple : issue de la filière industrielle, il se recycle, il peut s’aménager de manière à être plus convivial et beaucoup mieux isolé que les algecos, il s’empile, il offre à la fois une structure et une enveloppe et il est aisément déplaçable (gabarit routier, point d’accroche et de manutention).
Suite à une première expérimentation menée sur le site de La Place, Esca opte pour
une unité d’habitat mobile créée à partir d’un seul container, pour des raisons d’étanchéité et de facilité de déplacement. Cela représente une surface habitable d’environ 12m2.
Ces containers seront couverts d’une structure de serre horticole bâchée. Cette couverture présente plusieurs intérêts : confort acoustique en supprimant les bruits d’impact de la pluie, confort thermique en offrant une protection solaire, espace extérieur abrité pour un public ayant une relation forte au « dehors ».
Le chantier se déroulera sur le site de La Piscine, à Echirolles. La durée d’aménagement
prévue pour les quatre unités est de 3 mois. Le chantier démarrera en septembre,
après un mois de préparation (récupération de matériel, mise en place d’un
groupe de travail, réunions de préparation, etc.). Il intègrera 5 ou 6 personnes en
placement à l’extérieur, un encadrant technique polyvalent, et se fera sous le suivi
des architectes de l’Atelier de l’Esca. Le lancement du chantier pourra s’intégrer dans la semaine de temps forts prévue à La Piscine fin septembre autour de la question de l’habitat des plus démunis.
Deux à trois temps d’animations autour de ce projet seront organisés à La Piscine durant le temps du chantier pour permettre des échanges entre les différents acteurs.
Un travail de reportage photo sur le chantier pourra éventuellement être envisagé
(sous réserves). Nous pensons par exemple à l’association Et Pourquoi Pas ?, qui a
déjà effectué un travail de ce type à La Place (La Place, de l’intérieur à l’extérieur).
Ci dessous quelques exemple des réalisation d’ESCA et ce qui est envisageable de produire.
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